“La plupart des spiritualités cherchent une « libération de
l’âme » prisonnière ou dominée par la matière.”
L’âme est prisonnière de la matière…
Est-ce que c’est vrai ?
Réfléchissons ensemble avec les retournements :
L’âme est-elle prisonnière ou libérée de la matière ?
L’âme est-elle dominée par la matière
ou domine-t-elle la matière ?
Quel est le contraire de l’âme ? Le corps ?
Le corps est-il prisonnier de la matière ?
Le corps est-il dominé par la matière ?
Faut-il libérer l’âme ou le corps ?
Faut-il libérer tout ce que l’homme croit prisonnier ?
L’homme est-il le prisonnier de ses propres croyances ?
ou l’homme est-il libre de ses croyances ?
L’homme est-il prisonnier de son identité, de ses appartenances ?
ou l’homme est-il prisonnier de son manque d’identité, de son manque d’appartenance ?
Comment savoir ?
Sommes-nous libres ou prisonniers ?
Ni vraiment l’un, ni vraiment l’autre ?
Entre les deux ?
Quelquefois libre, quelquefois prisonnier ?
Cela dépend des fois…
Cela dépend-il de la Foi ?
Bonne foi, “mauvaise foi”…”quelle mauvaise foi !”
Et le prix de la liberté ? Serait-ce la liberté du prix ?
Le Work est un chemin vers plus de liberté,
c’est un véritable travail, une véritable entreprise avec plusieurs corps de métiers :
un lapidaire qui taille la pierre,
un diamantaire qui taille le diamant,
un technicien de surface pour dépoussiérer les miroirs,
un balayeur pour balayer devant les portes,
une repasseuse pour aplanir les inégalités,
un électricien pour rétablir le courant entre les gens qui ne se parlent plus,
un opticien pour changer mon regard sur les gens,
un fossoyeur pour enterrer la hache de guerre,
un artiste pour dessiner le sourire sur tous les visages sans oublier le mien
un maçon pour bâtir la paix,
un professeur de maths pour apprendre à compter les uns sur les autres,
un cuisinier pour partager les saveurs de la vie,
un cordonnier pour nouer l’amitié et la fraternité à jamais,
un éclairagiste pour éclairer les nuits
un jardinier pour cultiver et arroser cette graine de l’Amitié qui nous anime !
et un jardinier de plus pour arroser le grain de folie qui nous fait tant rire !
De work en work, nous réalisons que la liberté demeure notre nature,
mais notre nature est peut-être devenue culture.
La liberté est-elle “innée” ou acquise ?
Nos acquisitions nous font-elles perdre notre liberté ?
Sylvie, coach en haltérophilie :
ici, on soulève des questions.
D’autres font des miracles avec les mots :
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Paul Eluard 1895-1952 |
Sur mes cahiers d’écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J’écris ton nom
Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l’écho de mon enfance J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées Sur les saisons fiancées J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur Sur l’étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J’écris ton nom |
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage Sur la pluie épaisse et fade J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attentives Bien au-dessus du silence J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J’écris ton nom
Sur l’absence sans désirs Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J’écris ton nom
Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l’espoir sans souvenir J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer
Liberté.
Paul Eluard Poésie et vérité, 1942 |