L’art de bien “retourner” : s’exercer à l’antimétabole
Moi non plus je ne connaissais pas ce mot.
mais si vous avez déjà commencé à pratiquer
le Work, vous savez faire !
En voilà une belle, bien connue :
Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger.
Vous l’aurez compris, l’antimétabole est une répétition selon un ordre inversé :
du grec anti “en sens nverse”, meta “changer” et ballein “en jetant”.
J’ai appris qu’une vie ne vaut rien mais que rien ne vaut une vie.
André Malraux.
On passe les trois-quarts de sa vie à faire sans vouloir et à vouloir sans faire.
Malraux
L’amour était toujours mélé aux affaires et les affaires à l’amour.
Madame de Lafayette.
Généralement, les gens qui savent peu parlent beaucoup, et les gens qui savent beaucoup parlent peu.
Rousseau.
L’État de conscience est la conscience d’un État.
Sartre
Ce n’est pas une image juste, c’est juste une image.
Jean-Luc Godard
L’antimétabole est un beau tremplin pour les jeux de mots.
En l’utilisant de plus en plus souvent,
vous retiendrez, non seulement votre intérêt mais celui de votre auditoire.
Les comiques, les grands écrivains sont des pros de l’antimétabole.
Il suffit de permuter le sujet et l’objet d’une phrase.
De manière surprenante, vous vous apercevrez que les deux sont tout aussi justes
mais que l’un des deux vous attire irrésistiblement dans le rire ou une vérité nouvelle et éclairante.
Alors n’hésitez pas, abusez de l’antimétabole !
Ma mère m’a abandonné = J’ai abandonné ma mère (= Je me suis abandonné)
Il m’a menti = Je lui ai menti (= Je me suis menti)
Il me cache des choses = Je lui cache des choses (= Je me cache des choses)
A vous de tester, en toute sincérité, la possible justesse de l’antimétabole,
qu’on appelle aussi régression ou réversion.